Avec la progression fulgurante de l’utilisation des appareils mobiles au cours des dix dernières années, de nouvelles entreprises ont émergé en faisant souffler un vent de panique et de perturbation sur leurs industries respectives. À l’opposé, elles ont soulevé un enthousiasme grandissant chez les consommateurs.
On pense évidemment à Amazon.com qui a commencé à révolutionner la vente de livres en 1994 et est devenu le leader mondial du commerce électronique que l’on connaît aujourd’hui. L’entreprise est devenue la bête noire de bien des commerçants et a même entrainé la chute de nombreuses entreprises.
Comme cela a été le cas avec Amazon dans les années 90, d’autres entreprises font trembler leur industrie aujourd’hui. Afin d’éviter le naufrage qu’ont connu les entreprises du Fortune 500 dans les dernières années, il faut s’adapter à la nouvelle donne économique et technologique.
N’oublions pas que ce dernier élément est la clé pour bousculer les industries, les entreprises et les consommateurs.
Voici quelques entreprises qui donnent des sueurs froides à leurs concurrents avec leur modèle novateur mais perturbateur.
Airbnb : raz de marée sur l’industrie hôtelière
Sans avoir aucune enseigne d’hôtel à son nom, Airbnb accueille déjà 425 000 dormeurs par nuit, soit 22% de plus que Hilton dans le monde.
À l’origine d’Airbnb, il y a simplement l’histoire de Joe Gebbia et Brian Chesky qui décident de louer une chambre de leur loft en marge d’une importante conférence. Avec les hôtels de la région qui affichent régulièrement un taux d’occupation de 100% lors des conférences, ils offraient une alternative aux participants avec une hospitalité incomparable par rapport aux hôtels.
Parmi les facteurs clés de la réussite d’Airbnb on trouve l’économie de partage, Internet et la mobilité.
Uber : vers la fin de l’industrie du taxi traditionnel ?
En 2008, Garrett Camp et Travis Kalanick sont à Paris pour une conférence sur le web et ils discutent des problèmes de taxi que San Francisco connaît à longueur d’année et particulièrement lors des événements majeurs. Si on en croit les exemples d’Airbnb et Uber, les conférences sont propices pour faire germer des idées de start-up, souvenez-vous en.
La réflexion de Garrett et Travis les amène à créer une application mobile qui permet « d’appeler » un chauffeur sans passer par une centrale de réservation et d’avoir une voiture qui vient les chercher grâce à la géolocalisation de leur téléphone intelligent. De plus, il n’y a aucune transaction avec le chauffeur étant donné que la carte de crédit du client est enregistrée directement dans son compte sur l’application.
Pour Uber, l’avantage est d’ajouter de nouveaux taxi et chauffeurs dans sa flotte sans investissement. Les applications autres que le transport de personnes peuvent se multiplier : livraisons de colis, d’épicerie, etc. Uber peut perturber d’autres industries que le taxi.
La valorisation d’Uber atteint 50 milliards de dollars, ce qui place l’entreprise au-dessus de Hertz, Avis ou encore United Airlines.
Netflix : remue-ménage dans les salons
Reed Hastings lance Netflix en 1997 comme un service de location de DVD que les clients réservent en ligne. En 2000, le modèle change et pour 20$ les abonnés peuvent louer leurs DVD qu’ils reçoivent par la poste. On est encore loin du Netflix d’aujourd’hui. C’est en 2002 que Hastings comprend la nécessité de développer une plateforme de streaming en ligne, et dans un marché qui s’affaiblit à cause du piratage, il réussit à acheter des catalogues de contenus à diffuser sur Netflix. Le résultat est fracassant et le nombre d’abonnés passe de 10 millions en 2009, à 23,5 millions en 2011, pour atteindre 69 millions à la fin septembre 2015.
Netflix utilise les données de ses abonnés pour comprendre leurs besoins et personnaliser les choix de contenus. Aussi, grâce aux données collectées sur Netflix sur les comportements des utilisateurs, l’entreprise est capable de produire ses propres téléséries avec un taux de renouvellement pour une 2e saison supérieur aux chaînes traditionnelles.
Le site DMR publie une statistique étonnante (ou pas vraiment) : 29% des utilisateurs Canadiens de Netflix se font passer pour des Américains pour avoir accès à plus de contenu.
Charity : Water : révolution dans la collecte de dons
Même les organisations non gouvernementales n’échappent pas à la vague de perturbation. Pour preuve, Scott Harrison, a fondé l’organisme Charity : Water en 2006, alors qu’il avait passé le début de sa vie de professionnel à faire la promotion des plus importantes boîtes de nuit de New York.
En fondant Charity : Water, il a redessiné la façon de collecter des fonds, mais aussi de gérer une ONG.
En lançant les campagnes de type « Offrir son anniversaire », l’organisation a ouvert la voie à une nouvelle forme de collecte de fonds. En quelques clics, nous pouvons tous lancer notre propre campagne de financement et collecter quelques centaines de dollars pour donner accès à de l’eau potable à des populations qui n’en ont pas.
Un des coups de maître de l’organisation est l’utilisation de la technologie et de la mobilité en particulier : chaque don et le projet qu’il aide à réaliser sont suivis en temps réel sur le terrain.
Il y a plus dans l’aspect perturbateur de Charity : Water. En effet, 100% des fonds collectés sont directement transférés sur le terrain pour les projets de puits alors que le financement de l’ONG est assuré par un autre moyen.
Chacun devient un acteur et créé sa propre campagne grâce à l’application mobile. La révolution est que chaque donateur peut suivre la trace de ses dollars et savoir à quel projet il a contribué.
C’est une toute nouvelle façon de lever des fonds, avec la technologie au service de la transparence. Cette nouvelle méthode remplace la collecte de fonds classique par correspondance, ou avec des bénévoles dans la rue pour recueillir les dons.
Tesla Motors : la course à la performance
Tesla incarne bien l’innovation technologique au niveau des véhicules électriques, mais également dans l’expérience utilisateur et la commercialisation. Certes, la technologie des moteurs électriques est sans précédent, mais c’est au niveau des deux derniers éléments que l’entreprise est véritablement perturbatrice.
Aucun autre constructeur automobile ne mise sur le commerce électronique pour vendre ses véhicules et n'optimise son site internet pour cela. Pourtant, Tesla le fait.
Pendant que les fabricants de voitures traditionnels équipent leurs modèles du Wi-Fi, Tesla conçoit des véhicules vraiment connectés. En effet, chaque auto collecte ses données en temps réel et les transmet à Tesla qui va envoyer des patches qui seront téléchargées automatiquement dans la nuit, ou transmettra des notifications pour faire d’autres maintenances.
Pendant que les constructeurs traditionnels luttent pour offrir des moteurs à faible consommation de carburant, Tesla offre des bornes de recharge ultra rapides et gratuites sur la route de ses utilisateurs.
Tesla emploie aujourd’hui un total de 6 000 employés et est valorisée à 30 milliards de dollars US, ce qui représente plus de la moitié de la valorisation de GM ou Ford qui emploient chacune plus de 200 000 employés.
Conclusion
La troisième plateforme au sens de IDC (Social, Mobile, Analytique /Megadonnées et Cloud) se trouve véritablement au cœur de la raison d’être et de la stratégie des entreprises énumérées dans cet article. Même si toute entreprise ne peut devenir Tesla ou Uber, il reste indispensable de ne pas négliger l’importance des technologies pour la pérennité de votre entreprise.
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